La défense prend le pas sur la résidence primauté des enceintes :
Abandonnant le schéma traditionnel du donjon-résidence, refuge hautain et passif, trônant sur des annexes à l’abri d’une enceinte assez lâche, le château philippien inverse le procédé : l’habitation devient accessoire ; l’enceinte devient l’essentiel : simple, double ou triple, elle est renforcée et dotée de toute une panoplie d’organes de riposte. Dominant ses alentours à perte de vue, la forteresse de Mauzun est un système hiérarchisé de trois enceintes encerclant un dôme volcanique. Le rempart inférieur, de 900m de pourtour, forçait l’assaillant à se concentrer, à dresser des échelles et à se trouver à découvert sous le tir plongeant du rempart supérieur. Celui-ci présente la forme d’un cœur de 150m de large, jalonné de 16 tours régulièrement espacées, enfermant un terre-plein obtenu par arasement partiel de la colline. À la jonction des deux branches du cœur, culminant sur un socle de basalte retaillé à la verticale, se dresse la troisième enceinte – le château ou donjon – formidable carré de pierres noires emboîté dans ses quatre tours d’angle.